A la source impalpable des sensations.
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Une jarre de terre cuite.
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Telle une pierre brute.
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A la ligne du Féminin.
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Hors du temps.
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Comme si elles répondaient à une éthique les toiles de Pessin ne portent aucun titre. Mais elles partagent encore plus que cela : elles se prouvent toutes comme matière et comme surface par le moyen de deux piliers : la texture et la frontalité. Commençons par la texture. Ne pas relever son rôle capitale reviendrait selon moi à ne jamais avoir accès à cette peinture. Elle représente le lieu imaginaire, l’humus immémorial sur lequel la forme prend vie et trouve sens. Poreuse ou granuleuse, griffée frottée ou tamponnée, organique et mouvementée, incandescente et réactive à la lumière, tellurique parfois, la texture de la peinture de Pessin est tout simplement sublime par son économie au service du sens et son épaisseur érotique. Quant à la frontalité des tableaux de Pessin, elle est manifeste. L’omniprésence de la texture, le choix des pigments, l’assemblage des plans géométriques de couleurs en contrepoint des espaces de représentation, le cadre qui taille dans l’image et interrompt brusquement les corps et les jarres sont tous autant de directives visuelles pour nous interdire l’illusion et nous coller avec force à la frontalité du support. Pourquoi ? Pourquoi nous exclure de toute profondeur figurée si ce n’est pour nous inviter à aller au-delà, au-delà de l’aperçu de la surface, au-delà du reconnaissable, à la rencontre de l’image ? Pourquoi inviter notre regard sous la peau du tableau, dans la ligne du Féminin si ce n’est pour reconnaître et reconstruire son véritable corps, son visage absent ?

Texte de Gabriel Azoulay